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Les Aromangas remercient les actifs membres du GDRO3 et saluent les échanges et discussions  avec les équipes  CMO et NEUROPOP du CRNL, et tout particulièrement Barbara Ferry, Jane Plailly, Jean-Pierre Royet, Patrica Viret, Moustafa Bensafi et Nathalie Mandairon, ainsi que l'équipe 'Arômes, Parfums, Synthèse et Modélisation' de l'ICN, spécialement Jérôme Golebiowski et Martine Adrian-Scotto, et aussi Xavier Fernandez et Sylvain Antoniotti (Université de Nice). Ils ajoutent une singulière révérence olfactive vers Roland Salesse (INRA, Jouy-en-Josas) et une essentielle interaction avec Guilhem Jocteur, précieux expert d'Aromathérapie (Apoticarius). La formule ne saurait être complète (faute de place ici...) mais elle  réserve un honneur final au talent du  Parfumeur JC Gigodot, créateur du magnétique "Parfum d'Équilibre" de l'intrigue!

Synopsis

La civilisation humaine s’étant probablement évaporée, des années mangarines auparavant, l’espace en a gardé une curieuse empreinte : sur la planète Osmogonie s’agitent différentes communautés dont les Aromangas. Leur Univers, composé territorialement du Grand Central et des sept Mondes est dirigé et veillé par Nérolyne,  la SAGE (Sérénissime Administratrice et Garante de l’Equilibre), créatrice du ‘Parfum d’Equilibre’. Celui-ci, formulé à base d’huiles essentielles produites et recueillies sous forme d’Elixir propre à chacun des Mondes est diffusé dans tout l’espace Aromangas. En véhiculant les valeurs de la civilisation, respectivement mises en exergue par chacune des entités, il transmet à chaque individu le sentiment d’appartenance à la communauté et garantit une certaine harmonie. Il demeure, depuis le « Grand Consensus », la seule composition olfactive autorisée par les autres communautés coexistant sur Osmogonie, Asangsuels et Desodhors, vifs pourfendeurs de l’Odeur. Mais alors que se prépare la sérieuse et réjouissante manifestation des DJEC (Drolatiques Jeux d’Esprit et de Corps),  Nérolyne disparaît subitement et mystérieusement. Cet événement qui menace la stabilité de la sphère Aromangas sème le trouble au sein du « Haut Comité », instance décisionnelle, d’autant que révélations et nébuleux phénomènes ne tardent pas à survenir et à se propager dans l’ensemble des Mondes...

Extraits

Lorsque Lys revint dans la pièce, Hamam éclata de rire et Nérolyne suivit à son tour par un radieux sourire. Sous l’énorme vasque remplie de fleurs qu’elle portait légèrement inclinée devant sa tête, un tronc articulé ! On aurait dit une lampe halogène ambulante, un chapeau chinois odorant retourné sur pattes !

Avec l’aide d’Hamam, elle brassa généreusement les fleurs et présenta la vasque à Nérolyne :

‘Ahhh, Néroli, Néroli ! Fleurs d’Oranger, abondance et écrin d’un trésor d’huile essentielle !’ Une de nos toutes premières rencontres avec le Monde des senteurs lors de notre première leçon avec toi. Ce sont tes précieuses !!! Celles qui font d’une huile un véritable bonheur ! En montant ici, dès notre entrée dans le corridor, on a senti. On a su qu’elles étaient présentes ici ou là. On s’est dit qu’elles devaient être dans une pièce proche. Pas difficile à trouver…

Nérolyne trouva juste ces mots :

Oui, bien sûr ! En provenance de Citrus… Néroli, doucement, subtilement, originellement, abondamment.

La petite brassa une vasque de fleurs d’oranger et huma jusqu’à l’euphorie. Alors, elle quitta le miroir et s’approcha très vite de la vasque. De ses pleines mains, elle agita dans un mouvement sans fin de va et vient, toutes les éblouissantes sommités fleuries. Elle portait ses paumes emplies à son nez. Rien, il ne se passait rien. Mais elle ne renonça pas. Il y avait tout de même quelque chose. L’once, l’once d’un espoir dans cette voix qui l’aidait, qu’elle avait repoussée et qui lui portait maintenant aussi cette interrogation : « L’imprégnation, au fond, toujours, quelque part… ? Etait-il vraiment possible de déconstruire le souvenir comme l’odeur préalablement identifiée ? N’était-il pas évident que le corps Aromangas les intégrait et s’en arrangeait en les mettant juste de côté ? ».

Dans son regain d’énergie, elle persévéra et brassa encore et encore les pétales.

"Un Mangus 'olfactivement cocooné' est un nouveau Nez savamment entraîné!" (Propos de Nérolyne)

Photo Camille Ferdenzi-Lemaitre Biofutur 346- Sept 2013 (page 44)

...« Ex-Utéro ». En dessous de celle-ci, en plus petite dimension, apparaissait également l’autre nom d’usage commun du centre : « le Grand Incubateur ». Cette structure de la plus haute importance dans l’Univers Aromangas, tant sur le plan de l’activité première d’initiateur de « Phase » que sur le plan de sa valeur symbolique, était constituée d’une  partie cylindrique surmontée d’un toit en forme fœtale...

...Il y avait là comme une ode à la naissance, comme un souvenir vivant du fluide créatif. La « Phase » était dans l’air, au regard de tout individu, soulignée ainsi de son extrême importance. Sur ces toits s’orientait la politique de Nérolyne : en pointe de l’œuvre, la tête fœtale au nez retroussé était prête à se déployer au grand air de la découverte.

Passé le sas de douche antiseptique micro-pulvérisante, chaque entrant arrivait dans le hall saisi par une senteur particulière, non agressive mais qui se montrait très rapidement prégnante. Les premières notes évoquaient le lait mais dans la proche continuité de cette odeur se dégageaient d'autres composantes plus animales, plus organiques, moins agréables. Or dès que la narine béotienne commençait à se tordre pour esquiver le déplaisant relent, c’était tout un tapis olfactif qui accueillait désormais un voile d’agrumes très frais à dominante citronné, bientôt enrobé dans une nappe onctueuse un peu plus épaisse de rose et de cire d’abeille. Et puis venaient encore d’autres subtilités connues mais rarement identifiées, plus ou moins attirantes, plus ou moins rebutantes. Mais l’ensemble créait cette incroyable empreinte à l’architecture tarabiscotée dans laquelle, au final, on aimait à séjourner… La senteur de l’ « Ex-Utéro ». D'ailleurs, celle-ci était tellement particulière que, peu à peu, elle avait incorporé la sémantique Aromangas sous ce doux nom : ‘la confortable’.

Piqué devant Poséïdor, Gordon inspira profondément, expira, se retourna face à la plage devant la dune et recommença. En humant longuement de nouveau, il dit :

« Mais c’est incroyable, ici, dans cette famille de senteurs où l’iode matriarcale nous a enserré de tout son corps, on sent un membre chaleureux, un peu sucré et poivré peut-être ou… Du curry, comme du curry ! »

Aromosman désignant une plante buissonneuse à fleurs jaunes très serrées, sortes de petites éponges marines lumineuses, qui couvrait une partie de la dune remonta rapidement jusqu’à celle-ci, cueillit une inflorescence et la tendit à Gordon :

Tiens, voici. C’est l’Hélichryse qui nous embaume ! Une plante très présente et très chère à nos amis de Cooliland. Une espèce particulière est utilisée dans l’élaboration de leur Elixir. J’ai déjà eu l’occasion de la sentir. Parmi les épicées, on peut dire qu’elle a du bouquet ! Mais à Cooliland, ils ne l’aiment pas seulement pour ça. Elle a des propriétés assez étonnantes. Extraordinaire fluidifiant ! Elle combat les bleus de toute sorte… Tu verras lorsque nous nous rendrons là-bas.

"Jouvencia, 'dune, mer' humer ses merveilles..."

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...Le chant de ce Monde est celui du murmure des insectes, d’un flirt intime aux bords du végétal,  du langage des inflorescences dispendieuses d’un pollen affectueux. Alors, pour plonger dans le nectar de ses senteurs, dans ce Monde là, il faut savoir s’y glisser savoureusement. Se laisser enrober dans sa chaleur cotonneuse, s’envoler dans ses îles, l’âme flottante, entre ses terres et ses mers langoureusement effleurées de leurs lueurs olfactives, entrer dans cette douce ivresse jusqu’à l’entière immersion de vos cils vacillants. Ici, on dit que la clef du temps est au centre des fleurs. Celui qui sait écouter leur musique caressera la peau duveteuse d’une délicieuse éternité au cœur du temps embaumant.

 ...l’expérience des ‘SimLib’. Nos Simulateurs Libellules...  devenir pour un temps « l’Odor Odonate », demoiselle d’inhalation de contrées peu communes. Enfin,…  juste le temps de rencontrer nos huiles.

...Il est temps de cheminer jusqu’à l’extrémité de nos terres pour cueillir le dernier composant odorant. Allons apprendre la langue de notre Ylang-Ylang. Cette huile essentielle de Cananga odorata, elle, la reine des sensuelles, danse dans la brise comme elle danse dans votre nez. Elle va venir à vous l’envoûtante, voluptueusement vouée à dévriller les verrous entêtés de votre âme, dans son inavouable exotisme floral. Elle n’est pas sucrée mais édulcorée dans sa façon de vous aborder, pas ronde non plus mais épaissie dans son idée de vous entortiller d’onctuosité, sans doute trop féminine dans sa teinte jasminée pour se dire puissante mais au fond véritablement prégnante. ‘L’affable’ est gracieuse, charmante, engageante, liante ! Regardez sa sommité. Elle est la pieuvre d’or qui vous enroule et ne vous quitte plus. Osez avouer que vous voulez vous en détacher !

...Gordon et Mitsu étaient absorbés dans le vertigineux mystère des vapeurs exhalées en provenance des salles de massages. Ils entrèrent. Akokiné et Loïn-tan les attendaient. Aux notes olfactives un peu plus soutenues de la pièce, Gordon entendit lui-même onduler son moëlleux accent : « Well ! Une vanille délicieusement coulée dans un caramel, mellifique presque, balsamique certes mais dantesque ! Benjoin, join, join, dans tes scabreuses sensualités, je te rejoins! ». Mais très vite, sans avoir pu véritablement identifier un visage, un personnage en face d’eux, tous deux furent saisis. Saisis par la magie des manipulateurs qui n’avaient pas de mains, non, mais bien des instruments de ravissement des corps. Alors au premier toucher, sans sourciller, d’extrémités jusqu’à l’infini, ils s’adonnèrent. Oui, ils auraient voulu y laisser leur peau…

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